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Textes

La fille aux cheveux rouges
Texte de Leïlou Sebire, mis en chanson par Alain Buisson

Elle a une peau blanche
Cheveux rouges et tâches de rousseur
Tous les jours harcelées, gardant ça dans son cœur
Elle se cache dans la cour pour secrètement pleurer
Toujours dans sa bulle loin de tous
Elle reste apeurée


Cheveux oranges, violets, bleus, de toutes les couleurs
Nous sommes tous pareils et différents à la fois
Pleurer sur son sort ou cracher sur celui des autres ne résout rien
Mais s'entraider peut tout changer

Il a une peau noire
Bien enrobé et Togolais
Dès qu'il mange, quoi qu'il mange, son surnom c'est « Bouboule »
Un seul ami, mini bande certes mais c'est un vrai
Toujours refermé sur lui-même
Il reste en retrait


Gros, gringalets, grand, petit gras, de toutes les formes
Nous sommes tous pareils et différents à la fois
Pleurer sur son sort ou cracher sur celui des autres ne résout rien
Mais s'entraider peut tout changer

D'origine arabe,
Peau mate, cheveux cachés, timide
Beaucoup d'amies autour, très peu le sont vraiment
Sa gentillesse, sa naïveté lui jouent des tours
Elle garde tout enfoui au fond d'elle
N'en parle qu'à sa mère


Timide, déterminé, impulsive, sage, bavarde
Nous sommes tous pareils et différents à la fois
Pleurer sur son sort ou cracher sur celui des autres ne résout rien
Mais s'entraider peut tout changer

Nous sommes tous pareils et différents à la fois
Pleurer sur son sort ou cracher sur celui des autres ne résout rien
Mais s'entraider peut tout changer
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Moi patron, 
Texte de Charisse Ngoumbi

Moi patron, c'est moi qui choisit
Monsieur « S » malgré vos diplômes, Madame « X » répond plus au type de profil que nous recherchons, elle est blanche

Moi patron, c'est moi qui choisit
Mme « V », je suis dans l'obligation de vous virer car votre peau est de plus en plus ridée.
Nous avons besoin de jeunes pour représenter notre société

Moi patron, c'est moi qui choisit
Monsieur « Q », nous ne pouvons donner suite à votre demande d'emploi car vous êtes «Cul de jatte» et dans notre entreprise, comme partout, nous courrons beaucoup
Moi patron, c'est moi qui choisit
Vous avez vu ou vous habitez, « banlieue 15 », non mais oh, quel culot !
Et ce nom, c'est quoi ce nom imprononçable ? Rabarivanymatsi » DEHORS !

Moi patron, c'est moi qui choisit
Mr « P », je suis au regret de vous dire que jamais une tapette ne fera partie de mon équipe, allez donc voir Monsieur « D » vous ferez la paire !

Moi patron, c'est moi qui choisit
Melle « G », vous êtes grosse ou enceinte ?
Enceinte, eh bien profitez bien de votre cdd car votre temps est compté

Moi patron, c'est moi qui choisit / Moi patron, c'est moi qui choisit /Moi patron, c'est moi qui choisit
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QUAND T'ES CI T'ES ÇA 
Texte de Hind Faiz, mis en chanson par Alain Buisson

Quand t'es gros, t'es qu'un ballon
Quand t'es maigre, t'es un cure-dent
Quand t'es roux t'es un Larousse
Quand t'es noir t'es noir
Quand t'es blanc t'es français
Quand t'es petit t'es un nain
Quand t'es grand t'es une perche
Quand t'es moche t'es cloche
Quand t'es beau tu te la pètes
Quand t'es trop belle t'es une gazelle
Quand t'es intelligent t'es intello
Quand t'es blonde t'es conne
Quand t'es bien habillé, t'es riche
Quand t'es riche t'es radin
Quand t'as des lunettes t'es bigleux
Quand t'es propre t'es maniaque
Quand t'es avec un mec t'es une tehoin
Quand t'es religieux t'es raciste
Quand t'es musulman t'es djihadiste
Quand t'es catho t'es facho
Quand t'es vexé t'es victime
Quand t'es seul t'es bizarre
Quand t'es vieux tu pues
Quand t'es jeune t'es pas fini
Quand t'es juif t'es un bâtard
Quand t'es pas drôle t'es relou
Quand t'es pauvre c'est de ta faute
Quand t'as pas de bras pas de chocolat
Quand t'as pas de jambes tant pis pour toi
Quand t'es gitan t'es un voleur
Quand t'es une femme t'es moins qu'un homme
Quand t'es homo t'es pas un vrai
Quand t'es banlieusard t'es un zonard
Quand t'es à la campagne t'es un plouque

La discrimination te discriminera
et à ce moment là c'est moi qui rira de toi

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ALBERT 
Texte de  Hind Faiz, interprété par Benjamin Guittet

Mon père, mon propre père!
Il ne veut pas me laisser faire le métier de mes rêves
Il sait très bien à quel point j'aime la cuisine
Mon père, mon propre père, comment c'est possible de renier son fils, son propre fils, son fils unique?
« La cuisine c'est pour les filles » qu'il dit, mais pour manger mes plats, ça ne le dérange pas!
Ce n'est pas seulement un métier, c’est ma passion !!
Mais lui, ça, ça le dépasse, tout ce qu'il veut c’est que je garde l'entreprise familiale, putain d'entreprise familiale, putain de famille bancale ! Tu sais quoi papa ? ton garage pourri, tu vas pouvoir le revendre, parce que ton fils, ton propre fils, ton fils unique, il va s'en aller pour ne pas revenir.Il ne me comprend pas, et moi non plus je ne le comprends pas
(il monte sur un tabouret pour attacher une corde à une poutre)
Peut-être qu'il a raison, peut-être que tout le quartier a raison, peut-être que je suis gay, (il se passe la corde autour du cou) mais ça, personne ne le saura jamais...

NOIR
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Cyrana
Ecrit par Hind et Edmond Rostand
Margaret (Anaëlle), Youcef ( Ludovic), Cloé (Hind), Cyrana> Cyrano au féminin (Leïlou)

(Margaret et Youcef entrent)
YOUCEF: YES ! Le banc est libre ! Viens on va s'asseoir (ils s'asseyent)
(à Margaret): ça va pas ?
MARGARET: Non, pas trop
YOUCEF: C'est à cause de Cloé encore ?
MARGARET: Ouais
YOUCEF: Mais pourquoi elle te tape comme ça ?
MARGARET: Je sais pas, dès qu'elle me voit faut qu'elle me tape, ou qu'elle me fasse du mal !
YOUCEF: Mais faut que t'arrive à te défendre !
MARGARET: T'es marrant toi, t'as vu sa taille ?
YOUCEF: Justement elle en profite ! ...
… J'ai une idée, pourquoi on demanderait pas à ma sœur un petit coup de pouce
YOUCEF: Demandons lui on verra bien, viens....
(Ils sortent)

(Cloé entre, elle trouve une poupée par terre.)
CLOÉ: Oh c'est quoi ça? (ramasse la poupée)
Ah mais ça ressemble à Margaret! Les cheveux pisseux, Mal habillée, ça pue comme elle quoi ! MDR, Obligé je vais lui montrer !hahaha
(Elle sort. Margaret et Youcef reviennent, ils s'assurent que la voie est libre et entrent )

CYRANA: Bon, faîtes comme si de rien n’était, moi je me planque et j'interviendrai quand il faudra
YOUCEF: Ok
MARGARET: Je vais essayer
(Cloé arrive avec la poupée)
CLOÉ: Ah! Margaret! Regarde j'ai trouvé quoi! (lui montrant la poupée), elle est aussi moche que toi, et elle pue, comme toi. Regarde vous avez les mêmes cheveux et les mêmes vêtements moches! Qui se ressemble s'assemble, tiens ! (lui jette la poupée dans la figure)
YOUCEF: Elle au moins elle est intelligente pas comme toi!
CLOÉ:: Mais il veut quoi le nabot? Toi aussi tu es moche et beurk, tu pues! Et va t'en (le menaçant) mais va t'en je te dis! Allez les bouffons
(Cyrana, la sœur de Youssef, entre):
Les bouffons, au temps des rois, étaient ceux qui les faisaient rire, en cela tu n'es même pas une bouffonne, tu n'es pas drôle!
CLOÉ: Ah ouais on est au temps des rois ? et il est ou ton roi ?
CYRANA: Ça dépend le roi des quois ? En un sens ça pourrait être toi
CLOÉ: Tu me casses la tête là avec tes histoires de roi !
CYRANA: « Silence !
CLOÉ: Tu t'es cru au château de Versailles !
CYRANA: « Je vous ordonne de vous taire !
Mes mains vont frapper trois claques !
Vous vous éclipserez à la troisième.
(frappant dans ses mains): Une! »
CLOÉ: N'importe quoi..!
CYRANA: Deux !
YOUCEF:(à Cloé): Je suis sur que tu devrais...
CYRANA: Trois !
(à Cloé): Tournez les talons maintenant.
CLOÉ: J'ai pas de talons!
CYRANA: Tournez! Ou dites moi pourquoi vous maltraitez Margaret ?
CLOÉ: Votre grâce se trompe...
CYRANA: Elle vous dégoûte ? Malsaine vous semble sa couleur? Sa forme, obscène ?
CLOÉ: Mais du tout!
CYRANA: Pourquoi donc prendre un air dénigrant?
(se secouant la main) : Aïe!
YOUCEF: quoi ?
CYRANA: J'ai des fourmis dans mon poing ! (à Cloé) Je vais vous donner un petit coup charmant
(elle le « marave » façon boxeuse)
Alors qu'est-ce qu'on dit maintenant ?
CYRANA: Non
CLOÉ: Au revoir ?
CYRANA:: Non
CLOÉ: pardon ?
CYRANA: Pardon qui ?
CLOÉ: Pardon Cyrana ?
CYRANA: Non
CLOÉ: Pardon Margaret
CYRANA: Bien, très bien, et retenez la leçon très chère, à moins que vous ne vouliez rester une moins que rien...
(Cyrana va pour sortir, elle fait signe à Youssef et Margaret de la suivre)
YOUCEF: (récupérant la poupée): La pauvre... ! (Cloé lui tend la main croyant qu'il s'adresse à elle puis se retrouve seule par terre)
Noir
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Covoiturage....
Ecrit par et avec Matéo Gomez, Lorie Paillet et Karim
Lorie: Stéphanie; Karim: Jean-José; Matteo: Frédéric

Stéphanie attend dans sa voiture, elle se remaquille, se remet du rouge à lèvres, remet ses seins etc... Frédéric arrive avec pleins de valises et toque à la vitre.

FRED : Et bonjour, c'est vous qu'êtes là pour le blabla blabla covoiturage parce que vous m'excuserez, j'espère mais je ne vous ai malheureusement pas vu parce que j'habite derrière en fait et mon appartement donne sur le parc Arthur Hugo donc forcément, j'avais pas une vue sur ici et je ne pouvais pas vous deviner surtout qu'en plus avec le temps qu'il fait moi j'y vois rien... J'espère que vous savez conduire sous la pluie parce que moi une fois, j'étais dans ma Mustang et je peux vous dire que les pneus ils patinaient grave....
S: Oui oui c'est moi pour le covoiturage, par contre j'avais dit « pas de valises » sur l'annonce hein ?
F: Ah oui bah justement je suis désolé, parce qu'en fait si vous voulez, je dois faire un voyage au Laos pour apprivoiser un troupeau de buffles mais il se trouve qu'en même temps je suis appelé au Brésil pour contribuer à la récolte de graines de café donc j'ai besoin de plus d'affaires parce que...
S: Oui, oui bon bah dépêchez vous, on va être en retard. Mettez tout ça dans le coffre.
F: Oui oui d'accord. Il ouvre le coffre et remarque des menottes érotiques, il les sort du coffre, les regarde. Ah ? Vous êtes policière ? C'est un métier que j'adorais ça policier, je peux vous dire que quand j'étais brigadier à la capitale, j’ai assisté à de ces trucs de dingues, une fois par exemple en sortant d’une banque…
S: Bon, montez ! On va finir par être en retard d’autant qu’on a un autre gus à récupérer.
Frédéric met ses valises, ferme le coffre et remonte dans la voiture.
F: Et bah, on est mieux à l'intérieur parce que ça caille dehors, (il regarde autour de lui) Dis donc c’est quoi, c’est une Peugeot, pas mal ! Moi, je suis plus allemande, Mercedes, faut que j’allie confort, sécurité et puissance. Parce que je traverse toute l’Europe et même une fois, deux fois même je suis allé à Istanbul pour une ONG en semi remorque Mercédès, ben oui j’ai le permis poids lourd, ca se voit pas, mais c’est obligé dans le businness, c’est comme parler anglais. Vous parlez anglais, vous ?
S: Shut up.
F : Shut up c’est cliché, mais ça me rappelle le Bronx de l’autre époque quand je m’occupais des mômes là-bas. Oui de retour de Bordeaux, j’ai fait New York, j’adore les Emire State Building. Même au Qatar, ils ont pris modèle sur ceux de là-bas. Et c’est de retour de ce voyage que j'ai pu récupérer la voiture de ma grand-mère... Une Golf noire type E, injection intérieure look Mercedes !
S: Oui oui d'accord

Stéphanie au bout du rouleau, (fais le geste de tourner la clé) démarre, bouge le levier de vitesse et appuie sur la pédale, accélère d'un coup, ils partent légèrement en avant puis sont projetés en avant (Fred se cogne ) puis freine brutalement (S appuie fort sur la pédale de frein) Tout le monde part en avant (Fred se cogne)

S: Merde on a raté la rue
S part en marche arrière et Fred se cogne, puis tourne le volant brutalement. Fred se tenant la tête
F: Ca me rappelle quand j'étais cascadeur, 200 kms allongé sur le capot en marche arrière avec un pare brise criblé de balles...
La voiture s’arrête, Stéphanie cherche partout.
S: Et voilà, le travail, putain il est où Jean José là ?
F: Mon beau-père s'appelle Jean-Philippe, incroyable quelle coïncidence !
Stéphanie klaxonne et ouvre la fenêtre
S: Oh Jean-José, ramène toi j’espère que t'es pas aussi chiant que l'autre parce que je vais péter un plomb là.
Jean-José arrive.
S: Jean José ?
JJ : Non, Jean-José (prononcé à l'espagnol)
S: Oui bon bah montez !
JJ : Bonjour tout le monde.
F : Ah bonjour, Jean José c'est ca ?
JJ: Oui oui, non c'est Juan Jose Hernandez de la Fuente de la Cruz...
S : Moi Stéphanie. Vous êtes mexicain.
JJ : Non, non argentin.
Fred : Argentin ! Ah les souvenirs de plancha avec mes propres bêtes, 3000 têtes ! Le personnel que j’avais, des gauchos à cheval, qu’on ne mangeait pas. Et le tango avec mes musicos… Mais bon au fait moi, c'est Frédéric mais vous pouvez m'appeler Fred, et elle c'est Stéphanie, c'est elle qui va nous emmener à bon port.
S: Non on va à Dijon !
JJ: Je propose qu'on y aille.
S: Ouais allez
Stéphanie redémarre brusquement (levier de vitesse et pédale), Fred se cogne encore.
F : Et vous Jean-José vous êtes dans quoi ?
JJ : En fait… je suis…
Frédéric le coupe.
F: C'est un petit peu compliqué en fait, je suis dans l’aéronautique, l’informatique, l’agro-alimentique… je voyage de villes en villes,
S : Poil aux moustiques !
F : Ce que j’aime c’est faire de nouvelles rencontres en me faisant héberger par de nombreuses personnes...
S: Ouais, t'es au chômage quoi, un gratteur, tu te tapes l’inscruste !

Le téléphone de Stéphanie sonne, elle le sort de sa poche le regarde et répond. JJ et F continuent de discuter ( ils font semblant de parler), F fait des grands gestes.

S: Ouais bébé je peux pas te parler la, je suis en covoiturage. Quoi ?... T'es tout seul à la maison ? Tu penses à moi ? Ouuuh, ce que je porte ? Pas grand chose...
Jean José et Fred se regardent avec des grands yeux. F jette un regard dehors.
S: Juste une petite culotte blanche...
F: Rouge !
S: Non, non blanche
F: Non, mais le feu rouge !
L: Oh putain !
Stéphanie freine un grand coup (appuie fort sur la pédale), Fred se cogne. Elle redémarre.
S: Bon bébé t'en étais ou ? Tu vas me faire quoi ? Ah oui ? Ah oui ? Et après ? Ah bon ? Ok mais t’iras fort ? T’iras aussi dans la....
F : Vous trouvez que c’est prudent de téléphoner en conduisant. Une fois il m’est arrivé un accident……….
JJ : En plus y a des choses que je préférerais ne pas entendre... C'est déplorable
S: Bon je te laisse je suis avec un flic et un cureton ? Je te rappelle après.
F: Oh bah moi ca me dérange pas que vous soyez au téléphone, c’est votre problème et c'est votre voiture après tout… puis d'un coté, ça me rappelle la fois où j'avais été hébergé dans une famille congolaise au bord du Nil (Jean José sort une cigarette) et en fait la femme à un moment donné elle nous avait cuisiné une biche et le problème c'est qu 'elle était trop cuite et en plus elle était enceinte…
JJ : Quoi, la femme ou la biche ?
F: Puis ce qu'était drôle, c'est qu'à cette époque j'étais sage femme donc j'ai du l'accoucher en urgence et c'est au moment ou j'ai sorti le premier petit que j'ai compris que le père était en fait était le mari de la femme...
JJ : Ah oui ? Mais c'est pas un peu inutile de faire accoucher une biche trop cuite ?
S: Ho ho oh, ho ho oh… Jean Edouard, on fume pas dans ma voiture
JJ : Moi c'est Jean José, et je suis navré mais malheureusement j'ai des graves problèmes de santé et si j'ai pas ma dose de nicotine... J'ai tendance à comment dire, péter les plombs
S: J'en ai rien à foutre, ca va sentir la clope partout dans la voiture
JJ : Je crois que vous ne comprenez pas en fait.
S: Ok bon écoute moi bien Jean René, là il y a deux possibilités c'est soit tu remballes ta clope, soit tu te casses !
Fred : Euuuuh, le feu est vert hein
JJ entre dans une énorme colère ce qui terrifie Frédéric.
JJ : Je m'appelle Jean JOSEEEEEEEE
S: Et oh baisse d'un ton là mon gars parce que ca va partir en couilles dans cette voiture là !
F : Euh vous devriez peut être vous calmer...
JJ : Ferme ta gueule toi, ferme ta putain de grande gueule.
S: Et mais ça va pa..

JJ : Et toi aussi ta gueule. (d’un coup il se calme et passe de la colère à la douceur) Stéphanie heurte quelque chose, tout le monde part en avant, Fred se cogne, JJ respire comme un animal
S: C’était quoi ça encore ? Un chien ?
F étant terrorisé par JJ
F: Attendez je vais voir
Fred descend, JJ aussi et se met à fumer en dehors de la voiture. Fred cherche partout autour de la voiture. S rappelle son mec mais tombe sur la voisine ( TEXTE : ENGUEULADE ENTRE S ET SA VOISINE)
Fred revient tenant un chien qui dégouline de sang, il remonte dans la voiture. S voit le chien, dit à la voisine qu'elle la rappellera, puis raccroche.
S: Oh la la, qu'est ce que c'est que... mais c'est une blague vous allez foutre du sang partout la.
Du sang gicle partout sur la tête de F.
F: Mais non mais regardez il saigne qu'un tout petit peu. (alors qu’il saigne énormément)
S: Non mais n'importe quoi il pisse le sang là, attendez mettez votre doigt sur le trou où ça gicle là.
F le fait et le sang arrête de gicler.
F: Non ne vous inquiétez pas, j'ai été vétérinaire dans un dispensaire en Afrique et des petits noirs qui saignaient j’en ai vus ! Mais là le problème c’est que… je ne trouve pas la tête.
S: Il en a pas, allez jetez moi ca dehors !
F: Ah non, il faut lui donner une sépulture décente, c’est quand même un être humain et je vais le mettre sur la banquette arrière. Je m’en occuperai plus tard.
JJ remonte dans la voiture, complètement calme.
JJ : Euh si je peux me permettre, je crois qu'il est déjà mort là. On devrait l'empailler. Je le vois bien sur ma table de mon salon à côté du hibou.
F: Vous avez de la paille dans la voiture?
S: Oui bien sûr j’en ai toujours 200 meules dans le coffre. D’une pierre deux coups, je blabla car et je livre les agriculteurs.
F : Mais non j’en ai pas vu dans le coffre.
JJ : (A Frédéric) Mais non c’est de l’humour.
Frédéric comprenant la blague se met à rire : Très bon, très bon…Toi t’as la paille et la poutre dans l’œil de ton voisin.
F : Oh très drôle, très drôle.
F : Nous voilà à bon port
S: Non à Dijon ! C’est là que vous descendez ?
F: Oui oui tout à fait, bon et bien merci beaucoup et à très bientôt j'espère parce que de toute manière je risque de très bientôt reprendre un covoiturage parce qu’il faut que j'aille au salon de l'agriculture pour montrer mon bétail et je participe au concours du meilleur kangourou...
S: Oui bah essayez d'oublier mon numéro pour votre prochain covoiturage.
JJ : Au revoir Frédéric, amusez vous bien !
F: Oui au revoir, au revoir attendez juste je vous laisse ma carte (à Stéphanie) si vous voulez me joindre.
JJ prend la carte, S la jette par la fenêtre. Fred part.
S: Putain il a oublié son chien. Et oh Fred, votre chien, là !
F: Ah oui j'ai failli oublier
Il peine à le prendre puis ferme la portière avec son pied.
F: Et voilà, au revoir
S: Waaaa, ça y est il est parti, bon et vous, où est ce que vous allez vous Jean-Francois ?
JJ se remet en colère.
JJ : Je m'appelle Jean JOSEEEEE, putain, je me casse d'ici.
Silence. Stéphanie se frotte la tête… Puis elle reprend son téléphone et rappelle la voisine puis playback. F arrive en courant
F: Merde, merde, merde, attendez, j'ai oublié mes valises ! Imaginez qu’elle tombe entre des mains malveillantes, parce que dedans outre les plans, j’ai quelques codes… enfin je me comprends.
                                                                   NOIR
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LA RACISTE
Ecrit et joué par
Monique Sarrazin, Françoise Sadoux, Divine Nsay et Lorie Paillet
La scène commence avec les deux employées sur le texte « Les bonnes » de Jean Genet.

THÉRÈSE : Excusez moi madame, je voulais demander pour le salaire parce que vous nous payez même pas !
MARIE: Oui elle a raison ! Ça fait longtemps que vous nous payez pas, on travaille tous les jours, H24 mais rien, c'est de la souffrance ça vraiment,
FRANCINE : Un salaire et puis quoi encore ! Je loge déjà vos 7 cousins-cousines et je sais pas, ça ne vous suffit pas ? Si vous continuez à réclamer je vais appeler l’immigration, ce sera vite régler, retour au pays.
MARIE : Non madame c'est bon.
FRANCINE : Allez en cuisine, vos têtes me donnent la migraine.
Elle s'installe à sa table de salle à manger, et regarde des papiers.
Le téléphone sonne.
FRANCINE : Ah mince c'est Suzanne. Oui bonjour Suzanne, oui non ben écoute c'est compliqué. Je sais je sais je vais toucher l’héritage de feu mon mari, presque 5 millions d'euros, mais bon, j’ai des frais de succession qui peuvent aller jusqu’à 2000 €! C’est onéreux, ils se mouchent pas avec le dos de la cuillère, les notaires. Mais il se peut qu’en les plaçant… Non les impôts, y’a pas de soucis, il a fait des écrans partout entre le Luxembourg et Panama. Je ne t'ai pas dit tout à l'heure, mais y a Monique qui vient, ben Monique ma fille, que je n'ai pas vue depuis 10 ans. Elle doit avoir quelque chose d'important à me dire pour venir, ou alors elle vient chercher de l'argent, mais là avec ce que le notaire va me réclamer tout à l'heure, il me répète sans arrêt que je dois donner de l'argent pour payer des frais, je m'attends à une grosse somme... Ca me fait peur… Je te laisse, j'ai un double appel, c'est le notaire justement, oui oui je te rappelle après la visite de Monique… Allo oui bonjour Maitre oui. Tant que çà ? Oui je sais bien vous m'aviez prévenue mais bon 2500 euros de frais malgré la nouvelle loi Pinaille votée récemment au Parlement ? Je dois payer 2500 euros ? Ca augmente tous les jours ! Oui je passerai à l'Etude, je n'ai pas le choix de toute façon, mais 2500 euros tout de même ! Oui je sais bien que je n'ai que ça a payer sur la succession, mais c'est une grosse somme, oui je sais 4 millions d'euros et plein de biens immobilier, mais c'est pas une raison, un sous est un sous. Au revoir Maitre. Quel… ! Ah ça sonne ça doit être ma fille. Oh ma chérie comme je suis heureuse !
Monique entre.
MONIQUE : Oh maman bonjour, quelle joie de te revoir, dis donc tu as évolué tu fais des couleurs maintenant.
FRANCINE : Non, c’est trop cher aujourd’hui le coiffeur, c’est ma couleur naturelle
MONIQUE : Ah oui tu as bien grisonné !!! Ce n’est pas bon signe
FRANCINE : Ben oui que veux tu, c'est ça 10 ans.
MONIQUE : Comme ton quartier est chic et quel bel appartement, çà sent le fric tout çà. Et cet immense lustre vous ne l'aviez pas je ne l'ai jamais vu. Tu ne te mouches quand même pas du pied. Francine appelle Marie et Thérèse pour enlever le manteau
Marie et Thérèse : Bonjour madame on peut prendre vos vêtements ?
MONIQUE : Bonjour mesdemoiselles et deux gouvernantes par dessus le marché,
FRANCINE : Deux noires, quoi !
MONIQUE : Qui se prénomment ?
Les filles se présentent MARIE et THERESE
MONIQUE : J'espère que vous êtes bien ici les filles
FRANCINE : Bon, allez prenez les vêtements et retournez à l'office
MONIQUE : Ben doucement maman avec les filles tout de même
FRANCINE : Je suis pressée ma chérie que tu me racontes ta vie
MONIQUE : Oui maman, mais quand même tu pourrais être un peu plus aimable avec ton personnel
FRANCINE : Ecoute, ce sont des noires et il ne faut pas les habituer aux compliments, ce n'est pas bon pour elles, elles sont là pour servir les blancs
MONIQUE : Oui bien sûr ! Et au fait Heer ROBERT il n'est pas là ? Mon charmant beau père.
FRANCINE : Oh ma chérie, un terrible malheur, Robert est mort il y a trois mois mais je ne savais pas ou et comment te prévenir.
MONIQUE : Oh ROBERT est mort (Elle fait semblant de pleurer)
FRANCINE : Tu es triste ???
MONIQUE : Non pas du tout, je suis même super content, il ne m'a jamais aimée, jamais un bisou jamais un câlin alors moi je le détestais Vous ne pensiez qu'à votre fric ! Heer Robert est mort, le porte drapeau du FN !
FRANCINE : Tu n'as pas beaucoup changé, toujours les mêmes reproches alors que je suis en deuil
MONIQUE : En tout cas, Robert n'était quand même pas le beau papa idéal. Pour toi avec le décès c’est le jackpot ! Gling gling gling…
FRANCINE : Ecoute Monique ne parlons pas de cela, tu sais j'ai quand même des dépenses imprévues
MONIQUE : Oh ben on ne le dirait pas
FRANCINE  : Et pourtant !
MONIQUE : Ah bon ?
FRANCINE : Bon qu'est ce que je t'offre ? Une petite coupe de champagne pour fêter nos retrouvailles. Marie Thérèse champagne ! (les filles arrivent avec le champagne en criant champagne champagne !...)
MONIQUE : Je ne bois pas de champagne maman, merci mesdemoiselles de m'apporter un petit verre d'eau
FRANCINE : On ne remercie jamais les domestiques, après elles vont s'habituer.
MONIQUE : Oh maman sois correcte
FRANCINE : Pourquoi ma fille tu ne veux pas boire une petite coupe, tu n'es pas souffrante au moins ?
MONIQUE : Mais non maman, bon je vais te faire plaisir une toute petite coupe
FRANCINE : Allez raconte
MONIQUE : Maman, j'ai de très bonne nouvelles.
FRANCINE : Ah bon, tu as gagné au loto ?
MONIQUE : Mais non je suis fiancée (Elle montre sa bague)
FRANCINE : Mais dis-moi c’est un beau zirco
MONIQUE : Non c’est un diamant, un véritable diamant
FRANCINE : Euh j'ai des doutes… et ton fiancé, comment est il ? Comment s'appelle t'il ?
MONIQUE : Attends je vais te le faire voir, comme il est beau. (elle sort son portable) Oh zut j'ai plus de batterie. Il s'appelle Mo.. Mo
FRANCINE : Momo mais c'est pas un prénom ! Maurice ?
MONIQUE : Non maman, Moustapha
FRANCINE : MOUSTAPHA ? Mostapha, mostapha de mostapha ?
MONIQUE : Moustapha, oui Moustapha du Maroc
FRANCINE : Moustapha du Maroc !!! Mais qu'est ce que tu as encore été chercher là ??
MONIQUE : Ben maman, j'ai trouvé quelqu'un qui m'aime
FRANCINE : Mostapha du Maroc, Maroc blanc ?
MONIQUE : Maroc, Maroc quoi !
FRANCINE : Oh depuis des générations on est blanc dans la famille, des générations, un marocain, les bras m'en tombent.
MONIQUE : Oh la la quelle purge, tu ne vas pas recommencer avec tes propos racistes ! Mon fiancé c'est Moustapha, un point c’est tout.
FRANCINE : Ah non pas de Maghrébin. J'ai besoin d'un scotch !! (elle sort en répétant inlassablement « Moustapha… »)
MONIQUE : Tu es vraiment insupportable maman
Sur ce, les deux employées arrivent pour féliciter Monique
MONIQUE : C'est très gentil de votre part mesdemoiselles, mais dites comment est elle avec vous ?
Les filles : Oh la la elle est très très méchante, très très raciste, c’est abusé et on n'est même pas payée et on travaille H24
MONIQUE : Ah bon mais pourquoi vous restez si elle vous maltraite, et comment çà pas payées. Je dois avoir un petit billet sur moi, c'est tout ce que j'ai les filles. Vous êtes déclarées au moins
Les filles : malheureusement on n'a pas nos papiers, alors elle profite de nous. Et on mange mal. Elle dit qu'elle a des soucis financiers mais ce n'est pas vrai, elle est bourrée de fric la vieille raciste.
FRANCINE : (elle revient) : Que se passe t'il ?
MONIQUE : Rien rien maman, je discutais avec tes employées
FRANCINE : On ne parle pas avec elles, elles sont à notre service. Tu crois qu'elles comprennent quelque chose. Allez à l'office les filles ! Hop hop hop et que tout brille
MONIQUE : Que tu es méchante, tu es ignoble. Tu es pire que Heer Robert.
FRANCINE : Mais non, je ne suis pas méchante c'est un peuple noir, çà fait des siècles qu'on les traite comme çà et personne ne s’en plaint !
MONIQUE : Pour info, ça fait des siècles que l'esclavage a été aboli, mais pas chez toi, on dirait. Et au fait je vais en rajouter une couche, le petit Isaac va arriver.
FRANCINE : Isaac qui c'est ? Il arrive quand ? Je ne le connais pas.
MONIQUE : Et pour cause ma p’tite mère, il arrivera dans quelques mois car il est là dans mon ventre ?
FRANCINE : Quoi tu es enceinte d'un arabe et Isaac en plus un prénom biblique, non mais je vais devenir folle
MONIQUE : Tu m'énerves maman, comme d'habitude je crois que je vais partir fâchée. On dirait que tu ne souhaites pas mon bonheur et tu t'en fous de ne pas avoir la joie de bercer ton petit fils, je m'en vais.
FRANCINE : Les filles, venez débarrasser la table, mais qui discute à la porte ?
Moustapha est à la porte
MONIQUE : Ah chéri, tu es là mais tu devais m'attendre en bas dans la voiture.
LE PRINCE : Ne te voyant pas venir j'ai préféré monter
MONIQUE : Non, non s'il te plait on s'en va, je veux partir
LE PRINCE : Quand même chérie, présente moi ta maman

Le prince tend la main en direction de madame qui refuse de la lui serrer. Les deux employées arrivent en criant, elles ont reconnu le fils du prince du Maroc et demandent de faire un selfie.
Francine se renseigne auprès d’elles.

FRANCINE : Qu’est-ce qu’il vous prend ?
Marie et Thérèse : Mais vous ne le reconnaissez pas madame ! C'est le fils du Roi du Maroc
FRANCINE : Les filles mes chéries doucement vous allez l'étouffer. Prenez donc un peu de bon temps. (elle leur donne quelques billets) Allez vous acheter des nouvelles robes, je vous les offre.
MONIQUE : Oui et bien, n’en fais pas trop maman !
Les deux employées partent ravies et très surprises
FRANCINE : Bonjour monsieur à qui ai je l'honneur ? Prenez donc place dans mon humble demeure.
LE PRINCE : Moustapha, prince héritier du Maroc
FRANCINE : Le prince héritier du Maroc entier, fils du roi du Maroc ?
LE PRINCE : Oui c'est à peu près cela
FRANCINE : Formidable, c'est donc ton fiancé ma chérie
MONIQUE : Oui maman celui que tu ne veux pas voir, qui fait tâche parmi les blancs de la famille
FRANCINE : Hoooo qu'est ce que tu racontes, je suis ravie prince de vous recevoir à la maison, quel bonheur pour ma fille. Alors comme çà vous allez épouser ma fille, elle deviendra princesse du Maroc ?
LE PRINCE : Du Maroc madame, du Maroc tout entier et de tous ses palais de tout son or et ses richesses.
FRANCINE : Qu'est que ce que vous êtes beau, un beau brun de beaux yeux noirs, et des petites boucles comme des petites queues de cochon …. Je pourrais venir vous voir au Maroc parmi tous ces marocains ?
MONIQUE : Et tu aimes les arabes maintenant !
FRANCINE : J’ai toujours aimé les étrangers même s’ils sont plus nombreux que les français. Comme je suis ravie de vous recevoir. Ma fille me manquait tellement. Et je vais être mamie !!!! (Monique fait celle qui joue du violon pour exprimer l'exagération de sa mère) Oh quelle joie je me fais de célébrer votre mariage et d'avoir ce petit Isaac comme petit fils.
MONIQUE : Maman c'est honteux. Chéri ne l'écoute pas, elle ne tient que des propos racistes, elle m'a pratiquement mise dehors parce que tu étais marocain, elle a deux gouvernantes noires qu'elle traite très mal. Quel faux cul !
LE PRINCE : Ecoute ma chérie ta maman a l'air très agréable et généreuse et j’ai vu tout à l'heure qu'elle leur donnait discrètement de l'argent pour acheter des robes.
MONIQUE : C'est pour mieux te berner mon chéri, elle est odieuse, elle réagit comme çà uniquement à cause de ton rang. Comme par magie tu es gentille avec tes domestiques noires maintenant maman ?
FRANCINE : Qu’est-ce que tu racontes, tu sais très bien que je me suis toujours engagé pour la cause des noirs. Le message de Martin Luther King m’accompagne depuis ma tendre enfance. Quel homme ! Et Mandela !
MONIQUE : (qui s'étouffe) Heer Robert doit faire la toupie dans sa tombe !
FRANCINE : Mon beau Prince, ne l'écoutez pas c'est les hormones qui parlent ! Alors ce mariage en France ou au Maroc ? Je vais venir bien sûr si vous acceptez ? Et je vais participer aux frais
LE PRINCE : Oh non madame nous prenons tout en charge ; le mariage aura bien lieu au Maroc, un chauffeur viendra vous chercher et vous conduira à mon jet privé qui vous emmènera dans mon palais à Rabat puis nous nous retirerons sous une tente avec ma famille bédouine.
FRANCINE : Avec votre famille Bédouine ? Oh quelle joie ! Vous êtes vraiment très cultivé et vous parlez un français parfait
LE PRINCE : j'ai fait mes études à la Sorbonne et à Oxford.
FRANCINE : C'est magnifique et ça se voit !
MONIQUE : Tu n'as pas l'impression que tu en fais beaucoup trop. C’est vrai que toi à part tes livres de compta, tu n'as pas ouvert beaucoup de bouquins. 
LE PRINCE : Sois gentille, enfin c'est ta maman et une maman c'est sacré (il dit une phrase en arabe)
Monique lui répond en arabe
FRANCINE : Tu parles arabe aussi ma fille et lui aussi, quelle jolie langue.
MONIQUE : Te connaissant au fond de toi tu dois bien avoir les boules !
FRANCINE : Et ce petit Isaac va être mon rayon de soleil
MONIQUE : Tu vas tenir un métis dans tes bras maman… Je ne suis vraiment pas bien on rentre chéri, je ne peux plus supporter cela, elle me fait monter la tension et ce n'est pas bon dans mon état. Et en plus j'ai mal au ventre
FRANCINE : Oh ma chérie, Moustapha emmenez là
Monique et le Prince se lèvent, Françoise prend le prince dans ses bras
FRANCINE : Je suis si heureuse de vous voir entrer dans la famille à bientôt beau prince!
MONIQUE : Ce n'est pas possible !
Le Prince et Monique partent, Thérèse et Marie rentrent dans la salle à manger
THÉRÈSE : Madame vous êtes très gentille tout d’un coup, je ne vous croyais pas comme çà .
MARIE : Merci vraiment on a acheté beaucoup d'habits vous voulez voir ? C'est très beau.
FRANCINE : Allez ! Laissez moi tranquille, allez en cuisine, je ne suis pas votre amie, je vais appeler l'immigration si vous continuez ! Et ce sera retenu sur votre salaire.
THERESE : Mais on n’a pas de salaire.
MARIE : Qu'est-ce qu'on a fait ?
FRANCINE : Laissez moi tranquille bon sang ! En cuisine je vous dis ! Quelles emmerdeuses !
Les deux employées sortent ronchonnes
FRANCINE : (au téléphone) Allo suzanne, alors là je ne sais pas comment elle s'est débrouillée Monique, parce que quand même elle a un physique ingrat , on peut le dire. Et bien dis donc elle s'est trouvée un Prince, le Prince du Maroc, je sais plus trop mais bourré de fric bien sûr. Oui ma chérie et cet été prépare tes valises on ne part pas en France mais au Maroc au frais de la royauté ! Vive le Roi !
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L'héritage
Ecrit et joué par Marie-Claire Roosens, Christine Bendjael, Marie-Geneviève Randon et Rémi Rossignol

Marie-Claire (Ginette)Christine (Gertrude), Marie-Geneviève (Ghislaine), Rémi (Gaston)

L’action se passe à Paris. Trois sœurs se retrouvent dans un café et bavardent. Près d’eux un homme seul à une table, c’est Gaston.

Ginette : Ca ne change pas ! Elles sont toujours en retard ! Allo Gertrude que fais-tu, (Ginette commande un café en regardant vers le haut – le serveur mesure plus de 2 mètres c'est sûr...Un café s’il vous plaît) je commandais un café ! Bon, je t'attends depuis une 1/2 heure ! Où es-tu ?
Gertrude : J'arrive, y a pas le feu au lac ! J'arrive je suis là...
Ginette : Ghislaine n'est pas avec toi ?
Gertrude : Non je ne l'ai pas vue (Gertrude retrouve sa soeur au café)
Ginette : Bonjour Gertrude comment vas-tu ?
(le téléphone de Gertrude sonne quand elles s'embrassent)
Gertrude : C'est toi Ghislaine ? Que fais-tu ? On t'attend depuis 1/2 heure ! Toujours en retard, comme d'habitude. C'est toi la plus près et c'est toujours toi la dernière ! Ginette rit.
Ghislaine : Allo, qu'est-ce qui se passe, vous ne répondez pas ? J'arrive, je suis là. Je cherche une place pour me garer !
Gertrude : Tu n'as qu'à te garer sur une place pour handicapés, toi tu peux ! (Gertrude et Ginette rient) (surprise par Ghislaine qui est à côté d'elle) Ah, t’étais là !
Ghislaine : Apparition ! (elles s’embrassent)
Ginette : Alors Gertrude, tes vacances à Venise ?
Gertrude : Super, Venise, le soleil, les gondoles et les gondoliers...
Ghislaine : Oui, surtout les gondoliers !
Gertrude prend un air triste.
Ginette : Qu'est-ce que tu as Gertrude ?
Gertrude : A mon retour j'ai trouvé Maurice agonisant, j'ai tout essayé même le bouche à bouche, rien à faire (elle sanglote), il est mort ce matin.
Ginette : Maurice est mort, ce n'est pas possible ?
Gertrude : Peut être que c’est le coeur qui a lâché ?
Ginette : Il ne faut pas te mettre dans cet état voyons ! Tu vas en retrouver un autre qui te donnera le sourire ! Yu n'as jamais su les garder bien longtemps ! Ceux que tu as gardés, c'est parce que je m'en bien suis occupée !
Ghislaine : Maurice, c'est ton voisin ? (personne ne répond)
Ghislaine : Et c'est pour quand l'enterrement ?
Gertrude : Demain matin.
Ghislaine : Et vous l’enterrez où ?
Gertrude : Au fond du jardin. (en regardant Ginette) Mon petit poisson chéri mérite bien une boîte à sardines comme dernier hommage !
Ghislaine : Tu ne vas pas nous casser les roustons pour un poisson ! Parlons plutôt de ton voyage en Espagne, Ginette ?
Ginette : J'ai passé dix jours inoubliables en Andalousie, Cette région renferme des trésors insoupçonnés ! Nous avons visité Grenade et l'Alhambra, une merveille d'architecture. Séville, hum… Dans un petit restaurant nous avons dégusté des spécialités locales arrosées d'un rioja, un vrai régal ! Cordoue, Malaga la ville natale de Picasso et d'Antonio Banderas...
Ghislaine : Je le connais même pas cet oiseau là !
Ginette : C'est un acteur !
Ghislaine : Oh j'ai soif, je vais commander !
Gertrude à Ginette : Est-ce que tu es allée à Madrid manger sa spécialité, la paella ?
Ginette : La paella est une spécialité de Valence ! Nous sommes restés en Andalousie.
Ghislaine  se retourne vers nous et dit : Regardez le type là-bas j'ai pas la berlue, c'est Gaston ?
Gertrude : Gaston, le frangin ?
Ginette : Tu es sûre qu’il s’agit bien de notre petit frère ? Ce n’est pas possible, il n’a plus cette tignasse qu’il avait avant son départ,  c'est déjà ça ! Mais tu as raison c’est bien lui !
Ghislaine : Vous avez vu l’allure qu’il a ? On dirait un clodo avec son short et son sac à dos !
Les trois soeurs n'ont pas très envie de le voir, elles ramassent leurs affaires, règlent l'addition et se lèvent pour partir mais trop tard Gaston les a vues et vient vers elles. Elles s’exclament : « mais c’est Gaston ! » Elles font semblant d'être contentes de le voir.
Gertrude : Quelle surprise ! C’est toi Gaston ! Mais où étais tu passé ?
Ginette : Je suis si contente de te revoir. Où sont passés tes cheveux longs ? Comme ça tu ressembles à papa !
Gaston : Ah bon tu crois, papa il était plus...
Ginette : Oui papa en moins ?
Gaston : Bonjour la préférée ! Toi aussi t’as drôlement changé, tu as de sacrés rides et si tu veux savoir je t’aurais pas reconnue dans la rue !
Ginette : Trop sympa ! Toujours le même.
Ghislaine : Et bien mon frère, nous sommes bien contentes de te revoir ! Champagne !
Gaston : Un verre d'eau suffira. Et vous mes sœurs, qu'est-ce que vous devenez ? Vous avez des enfants ?
Ginette : Moi, je ne travaille pas, mon mari est architecte très renommé. J'ai deux enfants, Anne-Charlotte, directrice d'un grand journal et Hubert, ingénieur aéronautique. Mais quelle coïncidence ! Aujourd’hui ça fait 15 ans pile que tu es parti ! Tu aurais pu nous donner de tes nouvelles ! Maman a souvent pleuré à cause de toi !
Gertrude : Moi, j'étais mariée, j'ai quitté mon mari il me tapait tout le temps.
Gaston : Ah bon, il te battait.
Gertrude : Il me tapait mon fric et moi avec ! J’ai donc divorcé. Maintenant c'est moi qui me tape tout ce que je rencontre sur mon chemin « les jeunes, les vieux, les femmes, les gondoliers... » tout ce qui bouge.
Ghislaine  : Surtout les gondoliers !
Gaston se tourne vers Ghislaine : Et toi alors ?
Ghislaine : Je suis mariée avec un homme formidable et je vis dans ma villa de Saint Tropez. Mon mari est part souvent à l'étranger. Je suis tranquille. Je n'ai pas d'enfant. Je vis ma vie. (à Gaston) D’où viens tu ? Comment vas-tu ? Raconte nous un peu.
Gaston : Je vais très bien. Je suis en pleine forme. Je reviens d’Angleterre où je me suis marié et j’ai 2 enfants.
Ginette : As-tu des photos?
Gaston sort une photo en piteux état : Me voici avec ma femme.
Ginette : Ah c'est ta femme ? Vous alliez à une soirée déguisée ?
Gaston : Non, pourquoi ?
Ghislaine : Les moustaches lui donnent un certain charme ?
Ginette : Ah oui d'accord.
Gaston sort une 2° photo : Là, c'est moi.
Gertrude : C'est toi avec le casque de moto et les lunettes de plongée ? Ça ne va pas terrible ensemble !
Gaston : Merci les frangines. Voilà la photo de mes enfants.
Ginette : Ca c’est tes enfants ! (elle grimace) La beauté c’est intérieur parfois. Où sont-ils ? Où travaillais tu ?
Gaston : j’ai laissé ma famille en Angleterre. Je faisais des petits boulots à droite à gauche.
Ghislaine : Do you speak english ?
Gaston : Non, parce qu’on habitait dans le quartier allemand !
Ginette : Ca ne m'étonne pas, tu n'as jamais été fort en classe !
Gertrude : Pourquoi reviens-tu seulement aujourd'hui après tant d’années d’absence ?
Ghislaine  : Et où vas-tu traîner tes guêtres maintenant ?
Gaston : Je viens retrouver les parents. J’ai quitté l’Angleterre sur un coup de tête.
Gertrude : Ils sont partis? Tu arrives trop tard.
Gaston : Ils sont partis où ?

Les trois soeurs se regardent,
Gertrude tend un doigt vers le ciel, Gaston ne comprend pas
Ginette fait le signe de croix, Gaston ne réagit pas
Ghislaine fait le signe « couper la caboche »
Gaston se met à pleurnicher.

Ginette : Mais, tu ne demandes pas comment ils sont morts ? Ils ont eu un accident de voiture, tu connais papa, il aimait la vitesse mais cette fois ça ne lui a pas réussi ! Nous avons entrepris des recherches pour te retrouver mais sans résultat.
Ghislaine : T'avais qu'à pas partir sur un coup de tête ! Quand tu étais chez nos parents tu es sorti un beau matin chercher des cigarettes et tu n'es jamais revenu.
Gaston : Ils sont morts depuis combien de temps ?
Ghislaine : Ca fait dix ans déjà !
Gaston : Au fait qu’en est-il de l’héritage ? Et la Porsche ?
Gertrude : Ils se sont foutus la gueule en l'air avec.
Ginette : Nos parents ont fait des donations à chacune de nous. En ce qui concerne ta part d’héritage, il faut contacter le notaire.
Gaston : Et la grosse maison de Deauville, le château à la campagne, le haras, les voitures de collection ?
Ginette : Je vis dans la maison des parents et j’ai la villa de Deauville et la Cadillac.
Gaston en colère : Evidemment tu as toujours été la préférée. Tu as toujours eu ce que tu voulais.
Ginette : Comme tu es désagréable ! Ne dis pas n'importe quoi ! Je voulais un petit chien et je ne l'ai jamais eu, pas plus d'ailleurs que le violon. Toi, tu as eu un vélo et une mobylette... tu étais le fils chéri ! Si tu étais resté tu aurais sûrement eu une voiture !
Gaston : Tu n'as pas eu le petit chien parce que les parents ne voulaient pas d'animaux à la maison ! Je n'ai eu qu'un vélo tout rouillé et la mobylette du grand père.
Gertude : L'ancienne mobylette toute chromée !
Ghislaine : Avec toutes ses roues !
Gaston : Nos parents ne se sont jamais ruinés pour moi. Et le haras ?
Ghislaine : C'est moi qui l'ai et je galope dans les bois.
Gertrude : Moi j’ai le petit château à la campagne.
Gaston : Ben, et pour moi que reste t il ? Les voitures de collection ?
Ginette : Elles ont été vendues pour payer les droits de succession. Et après ton départ, papa a donné la mobylette à un SDF.
Gertrude : Il reste la 4L, 3 vitesses de 1975, elle est au fond du jardin avec les poules dedans et le petit studio contiguë.
Gaston : Je veux l’adresse du notaire et ça ne va pas se passer comme ça !
Ginette  dit à Gaston : As-tu un stylo pour noter l’adresse de Maître Lambert ?
Gaston : Et bien je vais voir. Voilà tout ce qu’il me reste je n’ai plus rien (il déballe son sac : serviette, brosse à dents, rasoir, assiette, couverts, coupe en commentant chaque objet...)
Ghislaine : Je me disais bien qu'il y avait une drôle d'odeur je croyais que c'était le chien du patron.
Les 3 sœurs se regardent.
Ginette : Tu n'as pas de savon, de gel douche ! Et tes vêtements ? Bon, voilà l'adresse de Maître Lambert.
Gaston : Et ce soir alors, où est-ce que je vais dormir ? Je n'ai pas pris une douche depuis une semaine et dans la 4L il n’y a pas de douche ! En plus, elle est trop dégueu, il faut enlever la paille, les poules, les merdes de poule, pour qui vous me prenez ?
Ginette : Voilà 100 € pour te dépanner.
Gaston prend les billets et recompte...
Ghislaine : Y a le compte ? Et toi Gertrude tu donnes combien ?
Gertrude : Non rien du tout, pas un flèche.
Gaston se lève et s’en va. Il se retourne vers ses sœur et « MERCI »
Ginette en riant dit : De toute manière il n’aura rien, car le délai de 10 ans pour réclamer l’héritage est expiré. Et en plus, vous ne le savez peut être pas mais l’étude du notaire a brûlé et il est mort dans l'incendie.
Les trois soeurs ricanent...

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